Guide du patrimoine : Plourin

vendredi 12 août 2011
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Très ancienne paroisse du LEON, autrefois très étendue puisqu’à la Révolution elle céda 14 villages à la paroisse de LANRIVOARE, puis en 1848 encore 12 autres et 13 villages à LANDUNVEZ. De même, BRELES avec sa chapelle relevait de PLOURIN sous l’Ancien Régime, et ne devint paroisse indépendante qu’au Concordat de 1802.

La paroisse de PLOURIN fut fondée, dit-on, par Saint-Budoc qui, fatigué par le bruit incessant de la mer, quitta son ermitage de PORSPODER et, la charrette qui le transportait avec son lit de pierre s’étant brisée à PLOURIN, il s’y fixa.

LE BOURG

Le bourg garde des traces de l’importante famille de KERGROADES, dont le château du même nom était autrefois situé en PLOURIN.

L’église actuelle, dédiée à Saint-Budoc, fut construite en 1893, en remplacement d’une église probablement romane. Elle possède quelques belles statues anciennes et une superbe piéta en Kersanton provenant de la chapelle aujourd’hui disparue du manoir de Kérizaouen. La chaire à prêcher a gardé les panneaux sculptés en 1727 retraçant des scènes de la vie de Saint-Budoc et de sa mère Sainte-Azénor, fille du roi de BREST au
VIème siècle :

1. Sainte-Azénor enfermée au château de BREST,

2. Sainte-Azénor jetée à la mer dans un tonneau,

3. Saint-Budoc évêque de DOL. Au fond une petite chapelle, au premier plan le légendaire tonneau,

4. Un ange veille sur le tonneau où est enfermée Sainte-Azénor

5. Sainte-Azénor, tenant dans ses bras son fils Budoc, né pendant la traversée, aborde l’Irlande.

En 1854, des travaux dans l’église primitive permirent de mettre à jour une pierre tombale, celle de Robert II de KERGROADES et de son épouse Bénone CARN. Les têtes et les mains ont été martelées à la Révolution, mais les corps sont intacts. Sur le côté de la dalle, une inscription en belles lettres gothiques gravées en creux donne la date de 1395. En 1893, cette dalle fut placée dans le cimetière ainsi qu’une autre pierre tombale, également trouvée dans l’église, presque intacte, portant un heaume soutenu par un lion et un écusson couché. Autour de la pierre une inscription en lettres gothiques indique que cette sépulture est celle de Jehanne DU CHASTEL, trépassée le 20 mai 1400. Elle était l’épouse de Hamon II de KERGROADES.

Dans le cimetière se trouve la chapelle Sainte-Anne, construite en 1669, actuellement désaffectée et sans mobilier. Par contre, les Fonds Baptismaux gothiques de l’ancienne église sont très bien mis en valeur près de la chapelle Sainte-Anne.

En face de l’église un bâtiment ancien attire l’attention, c’est l’hospice de Kergroadès.

En 1701, Robert de KERGROADES fonda cet hospice en exécution du testament de son oncle Haut et Puissant Messire François de KERGROADES. Par ce testament, il était cédé au Général de la paroisse de PLOURIN "une grande maison noble avec chambres hautes et basses, cour close au midi, crèches, écuries et différents jardins, prés et prairies".
Le tout devait servir d’hôpital aux pauvres et nécessiteux originaires de la paroisse et devait accueillir les orphelins qui ne seraient pas en âge de gagner leur vie. En novembre 1750,
le roi LOUIS XV, par lettres patentes, approuvait, autorisait et confirmait l’établissement dudit hôpital. Ce document, portant le sceau royal est conservé à la mairie de PLOURIN. L’hôpital termina sa carrière en 1952 et sa fermeture fut confirmée par Arrêté Préfectoral du
6 avril 1960.
Actuellement, il ne subsiste plus que le corps principal du logis, flanqué d’une tour à poivrière, construit au XVIIème siècle. En très mauvais état, il fut menacé de démolition. Sauvé par l’Association des Amis de l’Hospice de Kergroadès, sa restauration est en bonne voie et il doit devenir la mairie de PLOURIN.

Fourches de justice à Kervéat
Au nom de KERGROADES s’attache aussi un curieux vestige des très anciens temps.
En mars 1963, un bulldozer détruisant un talus mit à jour des colonnes de pierre et de nombreux piédestaux et pierres de couronnement au lieu-dit Kervéat.

Il s’agissait de poteaux encadrant le gibet dressé dans un champ surélevé entre le château de Kergroadès et LANRIVOARE, et dont un croquis a paru en 1906 dans l’ouvrage de
M. COUDURIER "De BREST à la côte". Les restes très importants de ces curieuses colonnes sont actuellement couchés contre le talus, longeant la route, d’un champ qui, sur le cadastre de la commune porte le nom, assez inattendu, de Goarem ar Guillotine. Elles sont très accessibles.

LES MANOIRS

Louis LE GUENNEC, dans la première série de ses études intitulée "Nos vieux manoirs à légendes", signale qu’en 1426 les deux paroisses léonardes qui comptaient le plus de nobles étaient PLOUZANE et PLOURIN.

Si beaucoup de manoirs devenus fermes ont disparu ou en sont défigurés – La Tour, Lanrinou, Lochrist, Langonery, Keroump, Kernevez, Lanlell, Locquiloc – il en reste quelques-uns caractéristiques. Il s’agissait en général d’éléments de défenses capables de mettre à l’abri les paysans du voisinage et de recevoir une garnison.

Kerizaouen, situé à 3 km nord-ouest de PLOURIN, il fut probablement bâti par Claude PILGUEN, dont le nom et les armoiries figurent au-dessus de la porte du pigeonnier.
Le manoir, avec son pigeonnier, le moulin seigneurial et l’étang, sont situés dans un très joli cadre, boisé, calme et reposant.

Kergadiou, aujourd’hui abrite deux fermes et a perdu ses belles avenues bordées de hêtres. C’était une maison très ancienne. Hamon de KERGADIOU guerroyait en GUYENNE en 1405. En 1415, Jehan de KERGADIOU, écuyer de PLOURIN, était sous les ordres de Tanguy du CHASTEL, grand prévôt de PARIS.
En 1622, Guillaume de KERGADIOU était tué au siège de LA ROCHELLE et son cœur était ramené et inhumé dans l’église de PLOURIN.
En 1660, la femme de François de KERGADIOU, Gillette de COETQUITZ, d’une charité légendaire, accueillait au manoir les indigents et les malades. Sa mort fut pleurée par une foule de gens qu’elle avait secourus.
Le vieux manoir, sans grand caractère et défiguré par une toiture de tuiles, est dans un
bas-fond ; on devine des assises de tours rondes à l’extrémité des ailes latérales, munies de meurtrières que l’on fermait par un disque de pierre roulant entre deux rainures.
La chapelle n’existe plus. Au premier étage subsiste une chambre forte, parfois appelée "Chambre du Duc".

Non loin du manoir sont deux menhirs, l’un de 9m80, l’autre couché, de 7m. La légende veut que le menhir dressé fut dérobé en Irlande et que, furieuse d’avoir été volée, une vieille sorcière lança à toute volée, d’un seul effort, un deuxième menhir en direction du premier.
Le but fut manqué et le menhir se ficha en terre.

Kermaedic, implanté dans un site agréable, il date du XVIIème siècle. De proportions modestes, il est un exemple typique des petits manoirs bretons. Au fond d’une cour entourée par les communs et fermée d’un porche voûté, le manoir pouvait, à l’abri de ses murs, assurer sa défense contre les pillards venus du large. De nombreuses meurtrières permettaient de surveiller tous les alentours. La jolie porte Renaissance est surmontée du blason des seigneurs de KERMAEDIC et daté de 1609. Les armoiries indiquent une alliance avec la puissante famille DU CHASTEL. Si la chapelle, dédiée à Sainte-Barbe, a disparu après 1864, le pigeonnier, portant le même blason que le manoir mais daté de 1610, possède encore de très nombreux pigeons.

Pen-An-Dreff, à l’Est du bourg de PLOURIN, et à la limite de la commune. Très joli manoir des XVème-XVIème siècles dont le portail Renaissance est surmonté du blason et d’une devise "Mauvaise langue ne querelleux n’entre". Deux phrases, l’une grecque, de bienvenue, l’autre latine "PAX HVIC DOMVI".
Les bâtiments sont intacts avec un puits dans la cour. Très belles cheminées et très bel escalier intérieur. Jardin clos de murs. A quelque distance du manoir existe une jolie fontaine, la chapelle a disparu. La même famille possède Pen-An-Dreff depuis le XVIème siècle.

Kereneur est un manoir fortifié, bâti sur une croupe enfermée entre deux ruisseaux dont l’un alimentait l’étang et le moulin, et sa position lui permettait de surveiller le large et de signaler les débarquements suspects. Les dépendances comprenaient la maison des valets, un jardin clos de murs, deux moulins à eau, un moulin à vent, un pigeonnier rasé en 1920 et une chapelle dont il ne reste qu’une fenêtre dans le mur est du jardin. Le portail est couronné de huit corbeaux, reste de mâchicoulis. Très maltraité par le temps et son utilisation comme ferme, Kerenneur est l’objet depuis plusieurs années, d’une restauration intelligente et très complète menée par ses propriétaires, et retrouve de plus en plus sa beauté première.

Keryar, édifice des XVIème-XVIIème siècles. Comme à Kermaëdic, le corps de logis principal et les communes encadrent la cour, et le portail extérieur, défendu par deux meurtrières, est surmonté d’une voûte. Au-dessus de la porte du logis, un écusson porte les armoiries de KERYAR et de KERMENOU, sous un cadran solaire daté de 1581.
Dans la grande salle du rez-de-chaussée, une superbe cheminée porte les armoiries de CARNE et des KERANGAR. La chapelle est désaffectée.

Comme toutes les communes bretonnes, PLOURIN possède de nombreuses croix et calvaires. Les chapelles ont presque toutes disparu ; seule celle dédiée à Saint-Roch, sur la D68, est bien entretenue et toujours en honneur. Son pardon, en septembre, attire tous les habitants de PLOURIN et des communes des environs.

Les plus beaux calvaires sont ceux de Croas-Guillerm, près de Penn-ar-Valy, de Kervrézel et du bourg. Sur la place, devant le vieil hospice, la croix de Pen-ar-Prat a été remontée sur un lech. Les autres croix se découvrent le long des routes, car, hélas, tous les chemins creux si agréables aux piétons ont disparu sous le goudron ou par les caprices du remembrement.


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