Guide du patrimoine : Lampaul-Ploudalmézeau

mardi 9 août 2011
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La commune de LAMPAUL est limitée à l’ouest par la rivière Frout, à l’est par le ruisseau du Ribl, et au sud par une partie de la route PLOUDALMEZEAU-PLOUGUIN. La partie nord de la commune est constituée d’une plage de sable fin, mais ne comportant aucun abri pour les bateaux. Aussi, à part la récolte saisonnière de goémon, LAMPAUL ne connaît aucune activité maritime, et la commune est exclusivement agricole.

Le plateau léonard, occupé ici par de petites exploitations, descend en pente douce vers la mer bordée d’immenses dunes avec au large les îles de ROSCERVO, du BEC, et celles de SAINT-PABU : TREVOR, GARO et GAIGNOC.

Le petit bourg tranquille s’anime l’été grâce aux nombreux campeurs qui s’installent à proximité des grandes plages. Celles-ci servent parfois à des courses de char à voile.

Comme dans les communes du littoral, on trouve des traces d’occupation à l’époque de la préhistoire, notamment l’allée couverte du Ribl, autrefois plus importante, située dans les dunes, au nord de la route touristique de SAINT-PABU, entre KERHIGN et la mer. (Si on vient du bourg, par KERDIVORET, franchir le pont du petit ruisseau du Ribl, à la limite des dunes et marcher 300 m vers le nord).

Fontaine au cimetière De l’époque gauloise, il reste quelques stèles dont l’une est à l’angle sud-ouest du mur du cimetière, d’autres ont été christianisées. Mais surtout, en 1960, on a trouvé, dans un crampon d’algue, un statère d’or datant du 1er siècle avant Jésus-Christ, représentant sur une face ZEUS, roi des dieux, sur l’autre NIKE, déesse de la victoire, aiguillonnant les chevaux de son quadrige. Comment était-il arrivé-là ? Peut-être après le naufrage d’un bateau du navigateur phénicien PYTHEAS, qui s’en allait chercher de l’étain de CORNOUAILLE ou de l’ambre de la BALTIQUE. Le groupe de plongée sous-marine de BREST, espérant retrouver l’épave a scruté les fonds jusqu’à l’embouchure de l’Aber-Benoît, mais en vain. On peut toujours rêver…

Au VIème siècle, d’autres barques arrivent d’Outre-Manche. Leurs passagers sont des moines. Saint-Pol et ses disciples vont séjourner quelques temps dans la Plebs Talmedonia avant de remonter jusqu’à OCCISMOR. L’un d’entre eux, JAOUA ou VIVIEN, s’installa près d’une source claire, mais cette fontaine avait un autre amateur, un taureau retourné à l’état sauvage, qui ne put souffrir la présence du moine, et s’ acharna sur la hutte de branchage et la mit en pièce. JAOUA reconstruisait, le buffle démolissait. Quand ce jeu se fut renouvelé quatre fois, le disciple appela Saint-Pol à son aide. "Cède-moi ta cabane et prends la mienne". Le soir, quand la bête arriva, elle tomba à genou et Saint-Pol la relégua au fond de la forêt et on ne la revit jamais. Saint-Pol pris donc possession du terrain, ses autres disciples vinrent s’installer dans son voisinage ; il construisit un oratoire et une petite cellule, puis il bénit la fontaine que l’on voit encore aujourd’hui dans le cimetière de LAMPAUL.
Au départ du saint pour OCCISMOR, le lieu pris le nom de son fondateur. En partant,
Saint-Pol laisse un de ses disciples sur place : Saint-Per, qui a donné son nom à KERBER, village entre LAMPAUL et PLOUDALMEZEAU, dont la chapelle a été malencontreusement détruite. Il ne reste que la petite fontaine et sans doute la cloche qui, selon la légende, est cachée dans la prairie voisine.

L’EGLISE ACTUELLE

Eglise

En partie reconstruite en 1855, elle garde le caractère du XVIème siècle dans sa nef, son chevet à pans coupés et sa façade ouest, tandis que dans les contreforts et le transept sud, on retrouve l’abondance du XVIIème siècle. C’est sur cette façade sud qu’on a édifié le beau clocher qui rivalise avec ceux de GOULVEN, SAINT-THEGONNEC, et PLEYBEN.
Au départ, une tour large surplombe le porche, couronnée de lanternons superposés, d’une grâce et d’une harmonie parfaite.

L’intérieur a conservé ses boiseries d’origine et on y voit quelques statues remarquables, surtout dans le transept : la Vierge-Mère écrasant une démone tenant une pomme (XVIème siècle) – autres statues, toutes du XVIIIème siècle : Saint-Pol Aurélien, Vierge Mère,
Saint-Eloi et Sainte-Barbe.

A l’extérieur, nous trouvons la statue de Saint-Jean, venant d’un calvaire et, au-dessus de la porte intérieure du porche, le Père Eternel provenant d’une Sainte Trinité.
A noter également, à proximité de l’église, le presbytère aux lignes régulières et sympathiques.

La commune est jalonnée d’une dizaine de croix, dont les plus intéressantes sont :
Les trois croix de KERGOUNAN. La plus importante d’entres elles repose sur une stèle christianisée à pans, encadrée de deux croix monolithes plus petites du Haut Moyen-Age.
La croix de KERDIVORET, de la même époque, croix pattée, monolithe, érigée sur un rocher dans un carrefour.

MANOIRS

Manoir du CARPONT
Situé à 500 m à l’est du bourg, il sert actuellement de ferme. Entouré de murailles importantes, on y accède à droite par un portail du XVIème siècle à double entrée : cavalière et piétonne, situé dans la partie sud du manoir. Ce portail, en partie détruit, servait de défense au manoir ancien. Il reste sur la cour au pavage bouleversé une bâtisse de pierres de taille avec ouvertures coupées de barreaux de pierres.

Au XVème siècle, ce lieu noble appartenait à Hervé LE MAUCAZRE, sieur DU CARPONT, époux de Marie de KERGROADEZ.

Au siècle suivant, cette famille est remplacée par les KERGORLAY, seigneurs de KERSALAUN. L’un d’entre eux, dit la légende, était un homme cruel pour lequel la vie de ses semblables comptait peu. A sa mort on le voyait errer la nuit dans un carrosse de fer rouge traîné par deux chevaux de feu. Le recteur vint l’exorciser et le conduisit jusqu’à une barrique de cendres. "Tu ne sortiras d’ici qu’après avoir compté combien il y a de grains de cendre dans cette barrique". Il avait presque réussi à mener ses calculs à bien, et il ne lui restait qu’une demi-tamisée lorsqu’un coup de vent brouilla le tout, et ce fut à recommencer.

Non loin du CARPONT, mais à gauche, le petit manoir de KERHIGN, occupé par des fermiers, vient d’être soigneusement restauré.

De la route entre les deux manoirs, beau panorama sur les dunes du RIB et la côte de l’ABER-WRACH et PLOUGUERNEAU.

ROSCERVO
Il se trouve au sud-est du bourg, sur la route qui mène à LANNILIS. On le voit de loin avec ses immenses murailles couvertes de lierre d’où surgit un antique colombier.

Le portail extérieur est défendu par deux tourelles voûtées et percées de meurtrières. La façade arrière présente un grand pavillon à deux étages, fenêtres à meneaux et échauguettes servant aussi à la protection.

Au fond de la cour pavée, le bâtiment principal en pierres de taille a vu son premier étage rasé vers 1925. Il conserve une belle porte Renaissance à colonnes ioniques et fronton cantonné d’urnes à godrons.

Le pignon de droite, privé de toiture, contient deux cheminées monumentales dont l’une possède, soutenu par Adam et Eve, un blason qui offre sur un écartelé de KERLEC’H, TOURNEMINE, de QUELEN, DU DRESNAY, un écusson aux armes DU CHATEL DE KERLEC’H fascé de six pièces d’or et de gueules. La chapelle, à droite du portail, conserve encore son autel.

Ce manoir qui fut longtemps la propriété de la famille de KERLECH, passa aux CARNE de KERLIVER, puis fut acquis en 1749 par la famille PICOT de PREMESNIL.

PROMENADES

Pour atteindre les dunes, prendre une petite route ombragée à droite de l’église.


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