Guide du patrimoine : Ploudalmézeau

dimanche 14 août 2011
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Limitée à l’est par le ruisseau de LAMPAUL (Gouer ar Frout), à l’ouest par le ruisseau de KERSAINT, au sud par une ligne joignant approximativement les hameaux de Kerdunvel (en PLOURIN) et Couloudouarn (en PLOURIN), PLOUDALMEZEAU, qui s’étend au nord depuis la pointe de Pen ar Pont jusqu’à l’Anse de Saint-Usven, est une commune à la fois rurale et maritime.

Cette commune, la plus peuplée du canton (environ 4500 habitants) comporte traditionnellement 3 parties : la campagne (le menez et karter kreiz), le bourg et le littoral (arvor) avec PORTSALL et TREOMPAN. Depuis 1945, le bourg a connu une extension importante et de nouveaux lotissements repoussent encore les limites de l’agglomération.

PORTSALL s’est aussi développé depuis les hauteurs de Bar-al-Lan et Croas-ar-Rheun jusqu’à Porsguen et Dourfanoc. De nombreuses résidences secondaires ont remplacé les petites fermes portsallaises dont les vaches et les chevaux allaient paître sur les dunes qui servaient aussi au séchage du goémon.

PORTSALL, grâce à une trentaine de pêcheurs professionnels assure du poisson frais (lieu - si réputé -, bar, crustacés) aux consommateurs de la région.

Durant l’été, l’anse de PORTSALL s’anime par la présence de nombreux plaisanciers, des embarcations d’une école de voile florissante et des planches à voile. Elle offre aux visiteurs un spectacle très vivant et coloré.

Les vieux quais de Labéric sont les seuls vestiges d’une intense activité maritime puisque depuis plusieurs siècles arrivaient par mer toutes les marchandises venant de BREST et au-delà.

Il est fait mention de PORTSALL sur les cartes et ouvrages anciens. Dès 1394, sous le duc de BRETAGNE Jean IV, on signale la présence de N.-D. de Gwitalmeze "vessel" armé localement, faisant le commerce de produits divers entre la BRETAGNE, et LA ROCHELLE et BORDEAUX. Le port, qui possédait en 1824 environ 24 barques de pêche, a connu son développement maximum entre 1900 et 1940.

La révolution agricole des dernières décennies a touché aussi PLOUDALMEZEAU.
Les exploitations, moins nombreuses, se sont considérablement transformées et modernisées. Les cultures légumières (pommes de terre, primeurs, choux-fleurs) et fourragères (maïs pour ensilage) ont remplacé en partie la polyculture locale (céréales, colza, betteraves, prairies). L’élevage bovin et porcin qui s’est beaucoup développé a supplanté l’élevage des chevaux qui était autrefois une ressource importante et qui aujourd’hui a pratiquement disparu en même temps que la traction animale.

La commune compte également quelques entreprises - matériaux de construction, carrières, chauffage-ventilation - et de nombreux artisans dont un remarquable constructeur de bateaux.
De nombreuses- associations animent la vie locale.

VESTIGES DES TEMPS PREHISTORIQUES

PLOUDALMEZEAU a été peuplée dès la préhistoire, comme en témoignent le tumulus de l’Ile Carn et le dolmen du Guilliguy.

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Le "cairn" de l’île Carn, fouillé de 1954 à 1972 par le professeur GIOT (directeur de recherche au C.N.R.S. et d’un laboratoire de la Faculté des Sciences de RENNES), construit vers 3300 avant Jésus-Christ, comprend deux ensembles de chambres datant d’époques différentes. L’ensemble primitif se compose de deux dolmens à couloirs courts conduisant à une chambre circulaire, auquel on a ajouté au nord, vers 2900 avant Jésus-Christ, un double dolmen à couloir unique court conduisant à deux chambres. Au cours des recherches on a trouvé peu de vestiges funéraires - quelques tessons de poterie, un vase presque entier, et des perles d’origine méridionale (la calaïs) -.

L’ensemble restauré a fière allure. Grâce à ce monument, PLOUDALMEZEAU est mondialement connu dans les milieux archéologiques. Il serait dommage que des promeneurs inconscients ou malveillants compromettent le travail de restauration d’un monument si précieux, mais si fragile.

L’Ile Carn est accessible à pied à marée basse. Il convient de bien se renseigner avant de s’y rendre afin de n’être pas surpris par la marée montante.

Le dolmen du Guilliguy est surtout remarquable par le site d’où l’on jouit d’une vue étendue sur la côte.

La croix qui surplombe le port, située à proximité du dolmen, provient du cimetière de
Saint-Usven, aujourd’hui disparu, dont la chapelle dominait l’anse de KERSAINT.

LES EGLISES, LES CHAPELLES ET LES CROIX

Eglises paroissiales :

L’église paroissiale de PLOUDALMEZEAU a été construite en 1857, à l’exception du clocher (haut de 52 m) qui date de 1776, et qui, aux dires de WAQUET, est le dernier clocher de tradition gothique bâti en FRANCE.
Les origines les plus anciennes de la paroisse remontent à Saint-Pol Aurélien ; Saint-Pol venait du PAYS-DE-GALLES et débarqua à OUESSANT puis à PORTSALL.
Avec ses compagnons, il se fixa pendant deux ans sur le territoire de la "Plebs Talmedonia", avant de se rendre à OCCISMOR (SAINT-POL-DE-LEON) dont il devint l’évêque.
L’un de ses disciples – Pierre - se maintint dans le pays ; il est donné comme premier patron de la paroisse de PLOUDALMEZEAU.
On notera à l’extérieur de l’église, de part et d’autre du porche, les statues en granit de
Saint-Pol et de Saint-Arzel, les premiers évangélisateurs de la région, et à l’intérieur les statues anciennes de N.-D. de Gwitalmeze, Saint-Pierre et une piéta du XVIème siècle située derrière l’autel.
A signaler également, dans le placître, derrière le monument aux morts, une très belle croix gothique ornée sur les quatre faces, datant du XIIIème siècle, et, incluse dans le mur d’enclos, une chaire extérieure datant de 1741.

L’église paroissiale de PORTSALL est située à Kerescat, dans un site d’où l’on domine le port. De construction récente – 1895 - agrandie successivement en 1921 et 1956, elle ne présente qu’un faible intérêt sur le plan artistique. Le pardon de PORTSALL se célèbre aux environs du 16 juillet (Fête de N.-D. du Mont Carmel) et se termine par la bénédiction de la mer et des bateaux.

Chapelles :

Chapelle Saint-Roch, située à 1 km environ au sud du bourg de PLOUDALMEZEAU, dédiée à Saint-Roch invoqué contre la peste. La date de construction (1642) figure sur une pierre angulaire du pignon ouest. Reconstruite en 1822, restaurée en 1970, on y notera la présence de statues de Saint-Roch, Sainte-Barbe et d’un Christ provenant de l’église paroissiale.

Chapelle de Kerlanou ou chapelle Saint-Eloi (qui a supplanté le breton Sant-Alar), elle est dite aussi chapelle Sainte-Brigitte.
Edifice de plan rectangulaire, au chevet plat et aveugle. Chapelle fondée par les seigneurs DES SALLES, reconstruite au XIXème siècle. Elle fut édifiée sur une fontaine ; comme souvent en BRETAGNE, on a christianisé ainsi un lieu de culte païen.
Dans le placître, on trouve une autre fontaine surmontée d’une grande niche qui abrite trois statues en Kersanton, dont deux de Saint-Jean Baptiste représenté avec une peau de bête.
De là coule un petit ruisseau que les chevaux, réunis en procession au nombre de plusieurs centaines, devaient enjamber le jour du pardon en recevant la bénédiction du prêtre (le lamb Sant-Alar).

Quelques croix caractéristiques :

Outre la croix du placître et celle du Guilliguy déjà citées, la commune compte de nombreuses croix qui sont indiquées sur la carte.
Les plus intéressantes d’entre elles nous semble être d’une part la croix de Keribin (située à gauche et à la sortie du bourg sur la route de LANNILIS). Elle comporte sur l’une de ses faces un Christ en relief, et sur l’autre une Vierge à l’enfant ; d’autre part les menhirs christianisés de Kerdialès et de Kerjestin.

LES MANOIRS

A la "Monstre" générale des nobles, anoblis et tenant fiefs nobles en l’évêché de LEON de 1503, la paroisse de PLOUDALMEZEAU (y compris PORTSALL) était représentée par
dix-huit nobles qui sont à l’origine des seigneurs qui ont édifié au XVIème siècle les manoirs de notre commune.

Les deux familles locales les plus importantes ont été les familles de KERLECH et de SANZAY qui ont respectivement habité les manoirs de kerlech et de Pratmeur, qui tous deux se caractérisent par des murailles imposantes derrière lesquelles venaient s’abriter hommes libres et serfs du voisinage aux époques troublées.

La plupart des maisons que nous allons citer ci-après, sont propriétés privées et ne peuvent donc être visitées, mais elles peuvent être aperçues de la route ou de la campagne environnante.


Manoir de Lestrémeur
, que l’on peut traduire "cour très grande", est situé sur la rive gauche du Frout à environ 1 km de la plage de LAMPAUL.
La construction de ce manoir se situerait vers le XVIème siècle. Il possède une façade de ligne très pure avec une porte ogivale et deux lucarnes à frontons ; l’une d’elle porte un blason à demi effacé surmonté d’un bateau, sur l’autre on voit un coq à l’allure belliqueuse.
La particularité de ce manoir est le pigeonnier, situé sur le toit qui servait en même temps de tour de guet pour surveiller le large et repérer l’arrivée des barques ennemies. Lestrémeur était en effet, par sa position près du littoral le poste de défense de PLOUDALMEZEAU.
Dans le mur d’une grange on peut voir les armoiries de la famille LESGUEN "d’or au palmier d’azur" avec une alliance DU CHATEL : "fascé d’or et de gueules" La famille de LESGUEN faisait remonter son origine à la maison de LESGUEN de PLOUGUIN d’où est issu
Saint-Guénolé.

Les korrigans semblaient affectionner le moulin de Lestrémeur où ils jouaient mille tours au meunier. Tantôt ils provoquaient un tintamarre comme si la maison allait voler en éclats, tantôt on entendait rouler des boules d’un bout à l’autre du plancher de l’étage ou encore le dévidoir du rouet tournait et ronflait comme s’il avait été poussé par la plus vigoureuse fileuse. Parfois cela prenait un tour plus sérieux et le meunier était frappé, cependant personne n’était entré.
Un jour, fatigué, le pauvre homme se décida à monter la garde près de la porte, la pelle à la main, bien résolu à frapper quiconque se présenterait.
En faction depuis peu de temps, il aperçut une araignée étendre ses longues pattes sous la porte. Bien vite il les trancha, mais quelle ne fut pas sa surprise de découvrir sur sa pelle deux doigts coupés dont l’un portait un anneau d’or.
Le lendemain il apprit que la demoiselle du château était malade. A la longue elle guérit mais on remarqua qu’il lui manquait deux doigts à la main gauche, ce qui, dit-on, donna fort à penser au meunier.

Manoir de Kernatous :

Ce manoir présente une façade toute simple : une porte ogivale, des cheminées bien proportionnées, des fenêtres rares sur la façade arrière exposée au nord. Il subsiste encore des pans de mur de l’enceinte extérieure. Construit en 1627 par Guillaume BARBIER, ce manoir est habité aujourd’hui par des fermiers qui l’ont restauré.
Situé à mi-chemin et à gauche de la route qui va de PLOUDALMEZEAU à TREOMPAN, Kernatous était au XVIIIème siècle la résidence d’une famille DAMESNE originaire de NORMANDIE et établie en BRETAGNE avec Antoine DAMESNE, enseigne au régiment du Maine, marié en 1625 à Jeanne de LESGUEN.

Vers 1750, on trouve à Kernatous Olivier DAMESNE qui laissa dans le pays une fâcheuse réputation : perpétuellement en chicane, il attirait les paysans chez lui et les rouait de coups sans motif. Il se fit mettre à la raison par un certain VAILLANT qui sortit de son paletot, au moment voulu, la grosse serpe dont il se servait pour couper la lande : "Je ne manque jamais ma branche dit-il en la faisant tournoyer". DAMESNE effrayé se hâta de rendre la liberté à ce rustre qui ne fut jamais plus convoqué au manoir.

Manoir de Pratmeur (muraille et tour de guet)
C’est l’un des plus anciens manoirs de la région. Sa façade d’aspect sévère est agrémentée par une porte ogivale. Actuellement, plusieurs fenêtres à meneaux qui étaient bouchées ont retrouvé leur forme primitive. Certains appentis ont été rasés et tout l’édifice a fait l’objet d’une restauration très soignée.
L’effigie d’un seigneur du lieu veille sur la cour du haut du mur de la grange où elle a été incluse. Ce qu’il y a de plus remarquable à Pratmeur, c’est l’étendue de ses murailles bordées de douves dans la partie sud. A l’angle sud-ouest une tour de guet offre une vue étendue sur toute la côte.
On accède au manoir par une solide porte voûtée, prévue pour la défense. Pratmeur a appartenu au cours des siècles aux RANNOU, de SANZAY, de KEROULLAS. Il est actuellement la propriété de la famille CAILLIAU-CAROF.

Parmi tous les anciens propriétaires, les SANZAY méritent une mention particulière.
René de SANZAY vint du POITOU en BRETAGNE à la suite de son frère Anne de SANZAY, comte de la MAGNANNE, émule de la FONTENELLE pendant la Ligue. Il se fixa à Pratmeur à la suite de son mariage avec Renée RANNOU.
Leurs quatre fils jouaient aux petits tyrans et ont laissé dans le pays une triste réputation. Filles et femmes des environs les redoutaient. Une nuit, une douzaine d’hommes, déguisés en femmes, allèrent à une veillée. Peu de temps après arrivent les SANZAY. Nos douze hommes leur tombent dessus, et nos SANZAY de déguerpir. Vite rejoints, on infligea à l’un d’eux une correction si sévère qu’il en mourut. On l’enterra sur place au bord de la grand’route. On les accusait d’entretenir des rapports avec le diable car il y avait un SANZAY qui allait tous les soirs prendre ses ébats dans les salons de PARIS. Il disait à son domestique : "selle bien vite les chevaux", et tous deux s’envolaient. Une heure après, ils étaient à PARIS, puis au petit matin revenaient à Pratmeur. Il leur arrivait même de faire l’aller et le retour d’une seule traite, juste le temps de faire rôtir au manoir deux pigeonneaux.
Toujours en procès et criblés de dettes, ils durent vendre le manoir et se retirèrent à GOUESNOU.

Manoir de Keureunou (ou Curunou)
Surplombant la petite vallée de la rivière de KERSAINT, non loin de Kerizaouen et de Runobl, le petit manoir de Keureunou qui vient d’être sobrement restauré présente le plan habituel : une cour carrée où les communs encadrent la façade principale, et sur l’arrière une tour de défense garnie d’échauguettes. L’ensemble a retrouvé ses fenêtres à meneaux et son pavage. En contrebas, le moulin attend de reprendre vie... un jour peut-être.
Ce manoir a dans le passé appartenu aux KEREUNOU puis aux MATHEZOU ; il est aujourd’hui propriété de la famille GUILLERMIT.
Kereunou, comme tout manoir de quelque importance, possédait une chapelle privative, aujourd’hui détruite. Seuls en subsistent deux vieux saints de bois. La coutume voulait que, lorsqu’une bête s’égarait, son propriétaire vienne allumer un cierge devant eux. La flamme s’inclinait, et il fallait chercher la fugitive dans la direction indiquée... et on la retrouvait.

Manoir de Kerlech
II ne reste pratiquement plus rien du manoir primitif sinon les murailles et une porte flanquée de deux colonnes surmontées d’un fronton Renaissance, et aussi les armoiries
DU CHASTEL incluses dans la façade. Le pigeonnier a aujourd’hui disparu.
Initialement, propriété d’une des familles les plus importantes de la région, alliée aux KERGROADES, KEROUARTZ...

Un matin de 1686, la cloche de la chapelle de Kerlech égrène ses notes joyeuses dans la campagne. Elle annonce le baptême de Henri-Charles, treizième enfant de Pierre-Claude DU CHASTEL-KERLECH et de Louise de KERSULGUEN, baron et baronne de KERLECH. Le parrain est Henri-Charles de BEAUMANOIR, marquis de LAVARD, conseiller du Roi, lieutenant général de toute la BRETAGNE ; la marraine, "Haute et puissante dame Louise Renée de PENANCOËT de KEROUAZLE". Née à GUILERS, devenue dame du Palais de la Reine d’ANGLETERRE, elle fut faite en 1673 duchesse de PORTSMOUTH par Charles II Roi d’ANGLETERRE dont elle avait eu un fils naturel, Charles LENNOX, plus tard duc de RICHEMOND. A la demande de son royal amant, Louis XIV lui accorda la terre et le titre de duchesse d’AUBIGNY dans le CHER.

En 1698, le jeune seigneur Alain de KERLECH, ruiné, dut se résoudre à vendre et à abandonner les terres de ses ancêtres et de son nom.

Monsieur GELEBART, le propriétaire actuel a eu d’illustres devanciers. Kerlech fut acquis successivement par la duchesse de COSSE-BRISSAC, puis Louise de KEROUAZLE (pour son fils, duc de LENNOX), Messire René de LOPRIAC, le financier CROZAT, le duc de LAUZUN, le duc de ROHAN-GUEMENE, et, à la suite de la faillite de ce dernier, par le roi Louis XVI, Madame de TOURZEL, gouvernante des enfants royaux, et passa par héritage aux familles d’HUNOLSTEIN et de MORTEMART.

Manoir de Kervezennec. II s’agit ici d’une maison forte très intéressante.
A l’un des pignons est accolé un réduit défensif, parfaitement isolable de l’intérieur. Les murs épais sont percés d’étroites meurtrières circulaires ou carrées qui laissaient juste le passage aux canons des arquebuses ou des mousquets.
Situé à 3 km environ au sud du bourg de PLOUDALMEZEAU, ce manoir que l’on aperçoit à une centaine de mètres à gauche de la route de PLOUDALMEZEAU-SAINT-RENAN a récemment été restauré par la famille PAUL qui en a la propriété depuis près de deux siècles. Ce manoir était habité avant la Révolution par Monsieur PEN, notaire royal, se disant seigneur de KERVEZENNEC.

LES VIEUX MOULINS

Les ruisseaux de KERSAINT et du FROUT sont parsemés de vieux moulins dont la plupart sont aujourd’hui en ruines. A noter cependant le moulin de Milin Tréas à l’embouchure du ruisseau de KERSAINT, qui était encore très pittoresque avec ses encorbellements lorsque le commandant MOREL l’a croqué vers 1920 (voir LE FINISTERE MONUMENTAL - BREST ET SA REGION de Louis LE GUENNEC). Par ailleurs, la municipalité de PLOUDALMEZEAU a entrepris la restauration du Moulin Neuf situé à la sortie nord du bourg.

QUELQUES TRAITS D’HISTOIRE LOCALE

La vie maritime

Au cours des siècles, de nombreux enfants de la commune (et aussi du canton) ont sillonné les mers avec plus ou moins de chance.

Ainsi, en 1551, LE PILVEN de PORTSALL est pilote du vaisseau de Monsieur de COETLESTREMEUR qui écume les mers entre la BRETAGNE et les côtes anglaises.

Les archives nous signalent également qu’un marin de PLOUDALMEZEAU, fait prisonnier par les barbaresques, fut pendant huit ans esclave du roi du MAROC.

Quelques-uns de nos compatriotes occuperont l’Ile BOURBON avec Bertrand MAHE de la BOURDONNAIS et nous les trouverons, en fait, souvent dans toutes les parties du monde à bord des vaisseaux du Roi, de l’Empereur, ou de la République, et bon nombre d’entre eux y laisseront leur vie soit dans les combats, soit au cours des épidémies encore plus meurtrières.

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Les riverains devront parfois subir les incursions des pirates ou des Anglais.

Ainsi, en mai 1781, au moment de la guerre d’indépendance des ETATS-UNIS d’AMERIQUE, une tentative des Anglais pour s’emparer, devant TREMAZAN, d’un bâtiment marchand appartenant à Monsieur MOYOT de l’Aber Benoît sera enrayée grâce à l’initiative des frères MILIN de LANDUNVEZ.

Nos côtes sont parsemées d’épaves qui ne résistent pas longtemps à la fureur des flots. Les naufrages devant PORTSALL ont été souvent dramatiques. Nous citerons quelques-uns parmi les plus anciens :
"Eléphant Blanc" de DUNKERQUE (1694), "Marie-Françoise" de SAINT-MALO (1697), "Dragon Volant" d’AMSTERDAM (1699), "Bonne Nouvelle" (1724), "Triton" (1732),
"Marie-Anne" (1736), "Rose" d’IRLANDE (1749), "Trois Frères" de ROUEN (1768), "Amitié" d’AMSTERDAM (1772), "Anne" de LONDRES (1781), "Vénus" (1786), etc...

La liste complète des naufrages de la fin du XVIIIème siècle à nos jours serait trop longue, mais il suffit de rappeler le dernier en date (mars 1978),"l’AMOCO CADIZ" qui se brisa à un mille à peine de la pointe de Lingoun, déversant à la mer sa cargaison de 230 000 tonnes de mazout, provoquant ainsi une pollution considérable.

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Les pêcheurs et les habitants de la côte se sont souvent dévoués à l’occasion de ces naufrages. Les plus anciens ont encore en mémoire la visite officielle que fit à PLOUDALMEZEAU, en 1897, l’Ambassadeur de GRANDE-BRETAGNE en remerciement de l’aide apportée à la suite du naufrage du paquebot anglais "Drummont Castle" par les marins et les habitants de PORTSALL auxquels il décerna médailles et récompenses. (La Reine Victoria apporta une aide financière à la construction du môle qui porte aujourd’hui son nom).

PLOUDALMEZEAU et la Révolution

La Révolution fut d’abord bien accueillie par la population locale. Le recteur, Monsieur GORET, présida même à la cathédrale de QUIMPER, à l’élection de l’évêque constitutionnel, Monseigneur EXPILLY, avant de se rétracter.

Mais l’histoire de cette époque est surtout celle des prêtres non assermentés qui, cachés dans le pays, continuaient au péril de leur vie et de celle de leurs hôtes, l’exercice de leur ministère.

A noter cependant une différence de comportement entre la campagne et la côte où les passions révolutionnaires seront très ardentes ; LANILDUT et ARGENTON, en particulier, se révèleront des foyers notoires de zèle anti-religieux.

Le 15 mars 1793, on voit s’avancer vers PLOUDALMEZEAU plusieurs centaines de paysans venus de COAT-MEAL, PLOUVIEN, PLABENNEC, KERNILIS et LANNILIS, armés de crocs, de fourches et de fusils. On leur avait écrit, disaient-ils de venir aider à repousser la garnison qui allait arriver. On soupçonne immédiatement le maire, Monsieur BARBIER, notaire ; dès le lendemain, deux membres du district de BREST le destituent et acquièrent la preuve qu’il est en relations suivies avec les émigrés. Il fut arrêté et guillotiné à BREST le 9 avril 1793.

PLOUDALMEZEAU et les guerres

Au cours de l’histoire, les enfants de la commune ont souvent payé de leur vie la défense du pays, que ce soit à bord des navires de guerre ou à terre.

Si les guerres de la Révolution ou de l’Empire semblent avoir été relativement clémentes pour la commune, celle de 1914-1918 sera par contre très meurtrière puisque 140 des siens y périront.

La guerre de 1939-1945 a vu d’emblée la population locale (ainsi que celle du canton) s’opposer à l’envahisseur avec détermination. Dès le 1er juillet 1940, une quinzaine de garçons de la commune rejoindront le Général de GAULLE et participeront à tous les combats de la France Libre. Si l’on y ajoute les autres volontaires du canton, c’est au total plus de trente hommes qui participeront dès le début aux combats de la Libération (Erythrée, Lybie, Bir-Hakeim, campagnes d’ITALIE et de FRANCE, convois d’ATLANTIQUE Nord et de RUSSIE, patrouilles en MANCHE) avant d’être rejoints un peu plus tard par de nombreux marins et soldats.

De plus, si l’on tient compte de la participation active et efficace de nos jeunes du maquis de TREOUERGAT à la Libération du CONQUET et de BREST, de l’arrestation de plusieurs de nos concitoyens par la GESTAPO (dont trois d’entre eux, M. QUEAU, M. LUSVEN et
M. PROVOSTIC périront en camp de concentration). La commune de PLOUDALMEZEAU, comme son canton, peut se vanter sans doute d’avoir été, proportionnellement, après l’Ile de SEIN, la commune de FRANCE ayant le plus activement "Résisté" à l’envahisseur.

JPEG - 29.5 ko Mais l’histoire n’est pas uniquement faite de combats, elle est faite aussi de souvenirs, et beaucoup d’entre nous se rappellent encore avec une certaine nostalgie notre petit train départemental si sympathique qui déversait le dimanche sur la côte son flot de touristes, nos petites gares de PLOUDALMEZEAU et de PORTSALL où les enfants de la commune venaient assister à l’événement de la journée : l’arrivée du train.

Son existence aura été très brève. En effet, inauguré à PLOUDALMEZEAU le 22 mai 1893, puis à PORTSALL en 1899, le chemin de fer sera prolongé jusqu’à PORSPODER EN 1913, date à laquelle sera achevé le viaduc de KERSAINT. Le train cessera de fonctionner définitivement en 1940.

PROMENADES PEDESTRES CONSEILLEES

1. LAMPAUL-PLOUDALMEZEAU PORTSALL (Guilliguy - Saint-Usven) par les dunes, avec visite de l’Ile Carn (marée permettant), et de Lingoun. Cette promenade ne présente guère de difficultés et est d’une longueur approximative de six à sept kilomètres.

2. Les deux ruisseaux de Kersaint et du Frout traversent des sites agréables. Mais, les promenades le long de ces deux ruisseaux sont relativement difficiles et ne peuvent en tout cas être réalisées que si l’on est muni de bottes, et intrépides ! La remise en état du sentier longeant le Frout est prévue pour l’avenir.

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